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La Gargote des glottes
La Gargote des glottes
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15 janvier 2009

Lettre au Père Noël

Cher Père Noël,

J’ai été très sage cette année et surtout j’ai bien travaillé. J’ai même beau coup travaillé parce que c’est dans l’air du temps… C’est le Monsieur, que l’on appelle également le chef de l’Etat qui l’a dit. Malheureusement, dans mon métier, comme dans beaucoup d’autres, j’ai du travailler plus, mais sans pour autant gagner plus. Tant pis pour moi et tant mieux pour les autres, car, dans ces cas-là, cela bénéficie forcément à quelqu’un, une personne souvent placée au-dessus.

Mais j’ai le droit de réclamer mes cadeaux, même avec un peu de chance vous êtes de mèche avec le chef. Ainsi, même si je n’ai pas gagné plus, moi et mes copains, je parle un peu en leur nom, car on est plusieurs à avoir travaillé plus sans contrepartie, nous pouvons au moins espérer du mieux pour l’année qui arrive.

Tout d’abord, j’aimerai bien garder un système d’éducation dont je puisse être fier. Et aussi auquel j’ai envie de confier mes enfants. Cela passe sans doute par des classes qui ne soient pas trop chargées et des enseignants en nombre suffisants afin d’assurer l’encadrement. L’esprit critique doit être développé, car on peut estimer que lire et compter est certes indispensable mais ce n’est sans doute pas suffisant pour les citoyens de demain.

Pour les plus grands, ils devraient pouvoir choisir des études supérieures courtes (ah, mais c’est vrai que l’heure est à la casse des IUT…) ou longues (pas trop non plus, car de toute façon les chercheurs sont inutiles et on est bien embarrassé avec un doctorat de nos jours, mieux vaut des ingénieurs dont l’intérêt et le rendement économique est supérieur) suivant leurs envies. Ces étudiants devraient en particulier être égaux quelle que soit l’université choisie. Evidemment, ce n’est déjà pas le cas aujourd’hui, mais avec la loi d’autonomie des universités, les frais d’inscription seront variables et la notoriété des diplômes en dépendra certainement directement.

Quant à mes amis qui habitent ces quartiers que l’on affuble de tant d’adjectifs et de métaphores inutiles juste pour ne pas les nommer et cacher la misère qui les caractérise. Ils sont tout simplement oubliés des politiques et des financeurs depuis de nombreuses années. Mais, j’aimerai croire que l’Etat ne se désengagera pas ouvertement et que les associations qui font vivre ces quartiers et qui permettent la réalisation de tant de projets et de rêves seront encore suffisamment subventionnées pour continuer leurs aventures.

Enfin, il y a ceux que je croise tous les jours qui habitent en bas de chez moi, parfois dans le métro, souvent dans la rue. Ils devraient avoir accès à des structures pour les aider dans leurs différentes démarches médicales, administratives et en vue de l’obtention d’un logement. Surtout, il faudrait arrêter de nous faire croire que tout existe pour les aider et de s’étonner que certains s’obstinent à dormir dehors malgré le froid. Mieux vaudrait se demander les raisons d’un tel refus et envisager des solutions d’accompagnement respectant la dignité de chacun.

Après une rapide relecture de cette lettre, j’ai l’impression de ne te demander, cher Père Noël, que des choses qui semblent relever du bon sens. Mais, ce qui m’inquiète, c’est que toutes les décisions qui sont prises au quotidien par nos dirigeants sont soi-disant pragmatiques à les écouter. C’est donc à toi, Père Noël, d’arbitrer au moment d’apporter tes cadeaux, à moins, en supposant que tu n’existes pas vraiment, que ce ne soit à nous d’assumer nos responsabilités et de faire en sorte que les choses changent et dans un premier temps qu’elles n’empirent pas. La liste est dressée, à nous de faire en sorte que ces vœux se réalisent ou tout au moins en prennent le chemin…

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